
L’idée d’une telle hausse a été lancée par Marine Le Pen, la leader du Rassemblement National, qui a évoqué une augmentation de 100 % pour les ménages et de 30 % pour les entreprises, une prévision basée sur les propos d’André Merlin, ancien directeur de RTE (Réseau de Transport d’Électricité). Ces chiffres ont trouvé leur chemin dans les médias, notamment via Public Sénat et Le Point, en début avril. Une perspective qui a fait grincer des dents et alimenté la polémique.
Des opinions divergentes sur la question
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Cependant, tout le monde n’est pas d’accord avec ces prévisions alarmistes. Pour Mattias Vandenbulcke, délégué général adjoint de France Renouvelables, ces chiffres sont jugés trop exagérés, voire trompeurs. De son côté, Nicolas Goldberg, expert en énergie chez Colombus Consulting, admet qu’une hausse des prix est possible, mais reste prudent quant à l’ampleur de celle-ci. Cela laisse entendre que si l’augmentation des prix est une possibilité, elle pourrait être moins brutale que ce que certains annoncent.
Ce qui pourrait faire grimper les tarifs
Les raisons derrière une éventuelle augmentation des tarifs de l’électricité sont multiples. D’abord, il y a les prix garantis pour l’achat des énergies renouvelables par l’État, qui peuvent influencer la dynamique tarifaire. Ensuite, il faut prendre en compte le tarif d’utilisation du réseau public d’électricité (Turpe), fixé par la Commission de régulation de l’énergie (CRE). Ce tarif sert à couvrir les coûts de développement et de maintenance des réseaux, gérés par RTE et Enedis. Toutefois, la CRE n’a pas encore lancé d’étude prospective pour anticiper l’évolution de ce tarif.
RTE, quant à lui, rappelle la difficulté de prédire l’évolution des prix de l’électricité à cause des fluctuations des marchés de l’énergie et des coûts variables liés aux infrastructures. C’est pourquoi François Bayrou, Premier ministre, a décidé de repousser la publication du décret sur la PPE à la fin de l’été 2025, afin de mieux examiner ces enjeux et éviter des décisions prématurées.
Des scénarios pour l’avenir de l’énergie
Pour mieux comprendre l’évolution possible des prix de l’électricité, des scénarios énergétiques ont été envisagés. Dans l’un d’eux, pour janvier 2035, Vincent Berger, haut-commissaire à l’Énergie atomique, prévoit une multiplication par quatre de l’ensoleillement solaire et par 3,3 de l’énergie éolienne en France. Dans ce cadre, la demande en électricité augmenterait de 22 %. Cela pourrait entraîner des périodes de surproduction énergétique, notamment si le parc nucléaire devait être temporairement mis hors service pour absorber l’excédent d’énergie renouvelable.
Le rapport sénatorial, qui doit être publié en juillet 2024, imagine un avenir énergétique parsemé de périodes de tensions et de moments plus calmes jusqu’en 2050. Cette analyse met en lumière l’importance des choix fiscaux et politiques à venir, dans un contexte mondial incertain, marqué par des enjeux géopolitiques et climatiques de plus en plus prégnants.
Adam est rédacteur curieux et polyvalent, passionné par l’entrepreneuriat, les nouvelles technologies et les questions liées à l’environnement. Il aime explorer des sujets variés pour offrir aux lecteurs des contenus inspirants et pratiques, quel que soit leur âge ou leurs centres d’intérêt.