Cette solution solaire prête à l’emploi séduit de plus en plus les foyers

Solution solaire plug and play

Depuis le 17 avril 2025, il est enfin possible en Belgique de raccorder des panneaux solaires plug-and-play et des batteries plug-and-play, à condition qu’ils soient homologués et figurent sur la liste de Synergrid. Cette évolution réglementaire représente une avancée pour les ménages désireux de s’initier à l’énergie solaire sans passer par une installation classique. Pourtant, derrière cet apparent simplisme, subsistent plusieurs obstacles pour le consommateur.

Un nouveau cadre légal pour les installations plug-and-play en 2025

Jusqu’à récemment, Synergrid—la fédération des gestionnaires de réseaux de gaz et d’électricité—interdisait le branchement direct d’un kit solaire et d’une batterie mobile sur une simple prise électrique. Pour illustrer la situation, imaginez que vous achetiez un nouveau grille-pain que vous ne pourriez pas brancher chez vous : c’était le même principe pour ces kits solaires.

En novembre 2024, les fabricants ont pu déposer une demande d’homologation C10/26 pour l’onduleur de leur dispositif. Quelques mois plus tard, le 17 mars 2025, Synergrid a ajouté ces appareils homologués à son répertoire officiel. Désormais, lorsqu’un module figure sur cette liste, il est autorisé à être posé et relié à une prise domestique standard—une petite révolution pour qui n’a ni budget ni autorisation pour un chantier photovoltaïque complet.

Encore trop d’obstacles pour les consommateurs

Malgré cette avancée, vérifier si un panneau solaire plug-and-play est homologué reste un cauchemar administratif. J’ai moi-même passé une heure à parcourir le site de Synergrid sans être certain que l’appareil correspondant à mes recherches y figurait. C’est pourquoi de nombreux acteurs demandent un label clair apposé sur l’emballage ou le site de vente, indiquant simplement « homologué » ou « non homologué ». Cela éviterait bien des doutes au moment de l’achat.

Autre complication : l’obligation d’installer un compteur EnFluRi pour toute batterie, même plug-and-play. Ce compteur supplémentaire représente un coût parfois démesuré au regard de l’investissement déjà consenti. On apprend toutefois que Synergrid envisage d’autoriser prochainement le compteur P1 pour piloter ces batteries. Une évolution bienvenue, mais il faudra encore patienter environ six mois pour connaître les conditions exactes d’utilisation.

Enregistrement des panneaux et batterie plug-and-play : des règles différentes

Les démarches ne sont pas uniformes selon les régions :

  • Flandre

    • Batteries plug-and-play : déclaration systématique.

    • Panneaux solaires plug-and-play :

      • Sur un compteur numérique, si l’onduleur ne dépasse pas 800 W, aucune formalité. Au-delà, enregistrement sous 30 jours.

      • Sur un compteur analogique, quelle que soit la puissance, l’enregistrement doit se faire sous 30 jours. Et si l’installation dépasse 800 W, Fluvius se chargera de remplacer l’ancien compteur par un compteur numérique.

  • Wallonie

    • L’enregistrement est obligatoire pour toute nouvelle installation.

    • Le compteur doit être un compteur communicant, comme pour tout autre « prosumer ».

  • Bruxelles

    • Le régime est similaire à la Wallonie : un compteur intelligent est exigé dès qu’une installation plug-and-play est déclarée. En pratique, cela signifie que votre compteur analogique sera remplacé automatiquement lors de l’enregistrement.

Attention : si vous possédez déjà une installation photovoltaïque, ajouter un panneau plug-and-play qui augmente votre puissance de plus d’1 kWe vous fera perdre le mécanisme de compensation tarifaire. C’est un point à garder en tête avant toute manœuvre.

Quid de la sécurité ?

La sécurité électrique est non négociable. Les fabricants, importateurs et distributeurs doivent garantir la sécurité de leurs appareils, en fournissant des instructions claires et un marquage CE accompagné d’une déclaration de conformité européenne.
Par exemple, un dispositif de coupure automatique doit se déclencher en cas de coupure de courant, évitant tout retour d’électricité vers le réseau et protégeant ainsi les techniciens en intervention. Contrairement à une installation classique, il n’y a pas de contrôle de conformité officiel avant mise en service, mais il est fortement recommandé de faire vérifier son installation par un électricien pour s’assurer qu’aucun câble n’est mal branché ou surchargé.

Pourquoi installer un panneau solaire plug-and-play ?

Pour les petits budgets ou les locataires, l’intérêt est évident : aucun gros travaux, zéro devis, et un ordre de grandeur des économies rapidement perceptible. J’ai un ami qui habite en appartement et qui a simplement fixé son module sur le balcon. En deux clics, il a connecté le panneau à une prise extérieure étanche et observe déjà des factures d’électricité un peu moins salées.

L’installation se résume souvent à :

  1. Fixer le panneau (sur un mur, un balcon, une terrasse ou une toiture plate).

  2. Orienter et incliner selon l’ensoleillement.

  3. Brancher sur prise secteur.

Cette simplicité attire de plus en plus de curieux qui souhaitent devenir acteurs de leur consommation énergétique sans lourdeur administrative.

Combien coûte un panneau solaire plug-and-play ?

Depuis 2022, les tarifs ont nettement baissé. Un kit de 400 W tournait aux alentours de 749 € il y a trois ans, et on le trouve aujourd’hui en promotion à environ 539 € (hors livraison).
Au kiloWatt produit, le coût reste plus élevé qu’une installation classique—avec un tarif moyen de 1 150 € par kWp—mais la mise de départ est plus abordable. Pour un petit foyer ou un étudiant, cela peut être un premier pas idéal vers la transition.

Quelles économies possibles avec un panneau solaire plug-and-play ?

Sur le papier, un module d’entrée de gamme peut afficher une production annuelle de 420 à 670 kWh. Dans nos contrées belges, mieux vaut tabler sur 350 à 380 kWh maximum. Cela représente environ 11 % de la consommation électrique d’un ménage moyen, soit une économie avoisinant 115 € par an (en prenant un tarif de 0,30 € par kWh et une autoconsommation totale).
En pratique, tout dépendra de votre comportement : si vous branchez lave-linge ou lave-vaisselle aux heures de plein soleil, vous optimiserez à coup sûr vos économies.

Les précautions à prendre avec les panneaux solaires plug-and-play

Sécurité mécanique : éviter les accidents

Installer un panneau à hauteur d’homme (balcon ou terrasse) expose le module aux chocs, un peu comme un salon de jardin sous les intempéries. S’il n’est pas suffisamment arrimé, une bourrasque de vent peut le faire choir et causer des dégâts—ou pire, blesser un passant en dessous. Il convient donc de fixer solidement chaque panneau, idéalement avec des fixations antivol et des équerres robustes.

Connexion électrique entre le panneau et la maison

Même si le panneau et votre installation électrique sont conformes, la façon dont vous branchez le module nécessite vigilance. Si vous n’avez pas de prise étanche à portée, privilégiez une rallonge extérieur labellisée IP44 ou plus. Cela évitera à l’humidité de s’infiltrer et de créer un risque d’électrocution. Vous pouvez vous inspirer des conseils de l’Agence fédérale pour la Sécurité de la Chaîne énergétique (AERCE) pour choisir le bon équipement.

Risque de vieillissement accéléré

Un module posé à portée de main est davantage exposé aux heurts du quotidien : coups de ballon, chute d’objets, griffures d’animaux… Les câbles, eux aussi, risquent d’être piétinés ou sectionnés. Résultat : la durée de vie, souvent annoncée à 25 ans pour un panneau classique sur toit, peut chuter à 5–10 ans pour un modèle plug-and-play. Pour prolonger la longévité, pensez à installer une gouttière ou un auvent léger au-dessus du module, surtout en cas d’orage.

Pourquoi acheter une batterie plug-and-play ?

Une batterie domestique plug-and-play permet de stocker le surplus d’électricité produit en journée ; le soir venu, vous pouvez puiser dans cette réserve plutôt que d’acheter au tarif régulé. Avec un système classique, les délais de retour sur investissement se comptent en décennies. Cependant, les batteries plug-and-play—plus compactes et modulables—peuvent, dans certains cas, réduire ce délai à quelques années, surtout si vous avez un contrat d’énergie flexible ou un compteur intelligent.

Combien coûte une batterie plug-and-play ?

Selon la capacité, comptez entre 1 000 € et 2 000 €. En analysant le prix par kWh, on se situe entre 370 € et 600 € par kWh, et parfois jusqu’à 1 200 € par kWh pour les modèles haut de gamme. Là encore, l’investissement doit être calculé selon votre profil : une petite famille modestement consommatrice n’aura pas forcément intérêt à investir dans un modèle 10 kWh, alors qu’un foyer plus énergivore pourrait rapidement amortir sa batterie.

Conclusion

Installer soi-même un kit solaire plug-and-play présente des avantages indéniables pour locataires et petits budgets qui veulent se lancer dans la production d’électricité sans l’ampleur d’un chantier complet. Bien qu’ils soient un peu plus chers au kWh et n’offrent pas les certificats verts à Bruxelles ni d’impact sur le PEB (performance énergétique des bâtiments) en Flandre, ces dispositifs restent une porte d’entrée vers l’autonomie énergétique.

Quelques conseils avant de franchir le pas :

  • Renseignez-vous auprès du service d’urbanisme de votre commune pour vérifier que l’installation sur balcon ou façade est autorisée. Dans certains immeubles, l’avis de la copropriété est nécessaire.

  • Faites vérifier votre installation électrique par un professionnel pour vous assurer qu’elle supportera l’ajout d’un module.

  • Choisissez un kit ou une batterie homologuée Synergrid et repérez-les grâce à la liste officielle.

  • Comparez aussi des solutions de partage d’énergie en communauté locale (groupements d’autoconsommation) pour bénéficier d’un coût encore plus compétitif.

Pour finir, si vous hésitez entre plusieurs options, notez que le prix par kWh des batteries plug-and-play reste inférieur à celui des batteries domestiques classiques. Gardez un œil sur l’évolution du marché : certains fabricants annoncent déjà des modèles plus performants et moins chers d’ici 2026. Test-Achats poursuivra son suivi pour vous tenir informé des meilleures offres et des nouveautés réglementaires.

Share This Post